LES DISTORSIONS COGNITIVES

Le terme cognition comprend l’ensemble des connaissances, des croyances et des représentations mentales d’une personne.

Dans un sens plus large, la cognition induit également les mécanismes par lesquels cette personne acquiert de l’information (démarches d’apprentissage), la traite, la conserve et l’exploite.

Les cognitions ne sont pas les conséquences directes de conditions de vie difficiles

La dépression ne dépend pas directement des  » difficultés  » ou de l’environnement d’une personne mais plutôt des pensées et des schémas mentaux qu’elle emploie pour  » colorier  » et interpréter les événements de vie qu’elle traverse.

Les thérapies cognitives vont alors mettre l’accent sur l’importance des distorsions cognitives et des schémas préconscients de pensée.

Les thérapeutes s’intéressent à la manière dont les schémas « dysfonctionnels » peuvent générer et entretenir les troubles mentaux.

On considère que les distorsions cognitives d’un individu se manifestent de manière inconsciente et automatique.

Elles nous amènent à une vision du monde partielle, rigide et très simplifiée.

QUELQUES DISTORSIONS COGNITIVES :

Pour comprendre plus précisément l’importance de ces distorsions cognitives, voici quelques exemples :

Nous nous retrouvons parfois dans ces exemples…

l’inférence arbitraire : consiste à tirer des conclusions sans preuve, sans tenir compte des faits réels. Il s’agit de conclusions hâtives où on imagine des scénarios noirs. On peut distinguer deux sortes d’inférence arbitraire :

La lecture des pensées d’autrui : C’est lorsque l’on croit connaître les pensées des autres en se fiant à de maigres indices. Ex:  » Je lui ai laissé un message mais il ne m’a pas rappelé, il ne me considère plus comme son ami  » ou bien :  » Mon patron m’a regardé de travers, il pense certainement me licencier « .

Les erreurs de voyance : Faire des prédictions pessimistes et les considérer comme vraies. Ex. :  » Cette thérapie ne marchera pas, je suis incurable  » ou  » Je vais rester seul toute ma vie « .

l’abstraction sélective : consiste à se centrer sur un détail et perdre de vue l’ensemble. C’est un filtre mental qui ne laisse percevoir que le côté négatif des choses. On se focalise sur les détails déplaisants, ce qui nous conduit à voir l’ensemble en négatif. Ex. : Une personne passe une soirée avec des gens agréables et intéressants, elle s’amuse, elle danse, et là, quelqu’un renverse du café sur sa chemise. A cause de cet incident, elle en conclut que la soirée est totalement gâchée.

La disqualification du positif : amène la personne à transformer une expérience neutre ou positive en expérience négative. Ex. :  » Il a été gentil avec moi car il devait avoir pitié… « 

la surgénéralisation : est l’extraction d’une règle à partir d’un événement puis son application à des événements qui ne sont pas semblables. On construit des règles pour son comportement futur à partir de quelques événements passés et négatifs. Un échec dans un domaine à un moment donné, et c’est tout le domaine en question ou l’ensemble de sa vie qui est perçu comme un échec et perdu d’avance. Ex. :  » Elle n’a pas voulu sortir avec moi ; Je vois bien que je n’arriverai jamais à sortir avec une fille « ,  » J’ai été licencié de mon entreprise, ce n’est pas étonnant, je rate tout ce que je fais dans la vie « .

Le raisonnement émotionnel : c’est utiliser ses sentiments comme s’ils étaient des preuves. Ex. :  » Je me sens désespéré, donc mes problèmes doivent être impossibles à résoudre  » ou bien  » Si je me sens dégoûté de ce monde, c’est parce qu’il n’a rien à m’offrir « . Dernier exemple :  » Si je suis angoissé tout le temps, c’est bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas « .

Les raisonnements dichotomiques : c’est le raisonnement en bon ou mauvais, en vrai ou faux. C’est le fait de penser que si une chose n’est pas exactement comme nous le souhaitons, alors il s’agit d’un échec. Il s’agit d’une perte totale des nuances. Ex. :  » Si je n’ai pas été embauché, alors que j’ai fini second de ma promotion, c’est que je suis un zéro « ,  » Si je n’ai pas 20 sur 20 à cet examen, c’est que je suis nul « .

Dans ces conditions, avoir 18 sur 20 à un examen, ou n’être « que » le second de sa promotion peuvent être perçus également comme des échecs.

Si le rôle du thérapeute est d’aider le patient à prendre conscience des distorsions et des schémas cognitifs qu’il met en place, la pratique clinique nous enseigne que malgré cette prise de conscience, la personne ne parvient pas toujours au changement d’habitude et de fonctionnement souhaité.

La prise de conscience n’est alors pas suffisante pour empêcher les pensées et les émotions de se déclencher et d’envahir à nouveau la personne.

Fortes de ces constatations, de nouvelles approches cognitives ont vu le jour. Elles considèrent que : ce n’est pas le monde extérieur qui est la cause de nos émotions et de notre humeur, mais seulement la représentation que l’on en a et les pensées qui nous traversent l’esprit.

Ainsi, la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience est centrée sur la reconnaissance et l’exploration active des cognitions et des émotions.

DISTORSIONS COGNITIVES CHEZ UN PATIENT DÉPRESSIF

La dépression est le résultat de distorsions dans trois domaines majeurs :

  • Cognitions sur soi :  » Je ne vaux rien « ,  » Je ne suis pas à la hauteur « ,  » je suis nul « …
  • Cognitions sur l’environnement, le monde et les autres :  » Ce monde est pourri « ,  » Les gens sont égoïstes « …
  • Les cognitions sur l’avenir :  » Rien ne s’améliorera jamais « ,  » C’est sans espoir « …

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