LE SOMMEIL ET SES PHASES

LE SOMMEIL PORTE CONSEIL…

Nous nous intéressons plus particulièrement au sommeil pour ses différentes phases ainsi que pour le parallèle qu’il est possible d’effectuer entre le sommeil paradoxal et le stress-post traumatique.

Ainsi, il existe une organisation du sommeil : on parle de cycle circadien pour l’alternance entre la veille et le sommeil et de cycle ultradien pour l’alternance entre le sommeil lent et le sommeil paradoxal.

LES PHASES DU SOMMEIL

La durée du sommeil est variable. Il semble légèrement plus court chez les hommes.
Chez des individus, lors d’une nuit, trois à cinq cycles de sommeil de 90 minutes peuvent se suivre, lesquels se composent de cinq phases distinctes. Les quatre premières phases correspondent au Sommeil à Ondes Lentes (SOL), les mesures électriques étant très faibles et le cinquième au sommeil paradoxal où le sujet rêve.
Les données de l’EEG pendant la veille et le sommeil permettent de distinguer ces stades.

Le stade 1 : la somnolence.
C’est le stade de l’endormissement (transition entre l’éveil et le sommeil) souvent précédé de bâillement. Il est caractérisé par une réduction de la vigilance, du tonus musculaire et de la fréquence cardiaque. Les mouvements musculaires sont lents (les globes oculaires « roulent »). La latence d’endormissement considérée comme normale est inférieure à vingt minutes. Au-delà, il s’agit d’une insomnie. Fait notable, la phase d’endormissement est très rarement perçue.

Le stade 2 : le sommeil léger.
Il occupe environ 50 % du temps de sommeil total. Le sujet est assoupi, mais il est encore très sensible aux stimuli extérieurs. Ainsi en stade 2, environ 50 % des bons dormeurs et 80% des mauvais dormeurs pensent encore ne pas dormir.

Les stades 3 et 4 : le sommeil profond.
Le sommeil profond correspond aux stades 3 et 4 : l’activité électrique est constituée d’ondes lentes, les ondes delta : < 3,5 Hz, et les signes vitaux se ralentissent tout en devenant réguliers. Au stade 3 persiste une très discrète activité musculaire et les mouvements oculaires ont quasiment disparu. C’est au stade 4 que peuvent parfois se produire les terreurs nocturnes ou le somnambulisme.
C’est à ce moment qu’ont lieu les divisions cellulaires et la production de l’hormone de croissance, d’où l’importance du sommeil chez l’enfant. Le sommeil profond occupe environ 100 minutes au cours d’une nuit moyenne de sommeil, que la personne soit un petit dormeur ou un gros dormeur. Il a tendance à diminuer avec l’âge, au profit du stade 2.

Le stade 5 : le sommeil paradoxal.
Au contraire des autres phases, l’activité électrique du cerveau et des yeux est très importante lors du sommeil paradoxal. Alors qu’il existe une atonie musculaire quasi totale, des mouvements oculaires surviennent par saccades. L’activité néocorticale est plus proche de celle de l’éveil que celle du sommeil lent, c’est là le « paradoxe ». La respiration est irrégulière. Le cœur accélère ou ralentit. On observe une dilatation des organes pelviens et une érection qui peut être suivie d’éjaculation. Cette phase se répète toutes les 90 minutes, et sa durée s’allonge avec la succession des cycles du sommeil, pour devenir maximale en fin de nuit. C’est la période propice aux rêves, bien que les rêves puissent survenir pendant le sommeil lent. Le sommeil paradoxal correspond environ à 20-25 % du temps total de sommeil.

Le comportement du dormeur et les modifications physiologiques que subit son corps durant le rêve sont véritablement singuliers. Il y a d’abord l’EEG dont la fréquence élevée et la faible amplitude évoque celui de l’éveil. Des mouvements rapides des yeux accompagnés de pointes ponto-géniculo-occipitales (PGO) sur le tracé de l’EEG sont aussi typiques du sommeil paradoxal. Durant le sommeil paradoxal, la consommation d’oxygène du cerveau est très élevée et même supérieure à celle du même cerveau éveillé qui réfléchit à un problème cognitif complexe.

Durant le sommeil paradoxal, la température interne du corps n’est plus bien régulée et tend à glisser vers la température de la pièce, comme chez les reptiles.

Les fréquences cardiaques et respiratoires augmentent durant le sommeil paradoxal, mais de manière irrégulière.

L’électroencéphalogramme permet de constater des oscillations de grande amplitude, lorsque les sujets amorçaient le quatrième stade. Les oscillations correspondent à des mouvements oculaires suivis d’une intense activité du cortex cérébral. La présence de mouvements oculaires rapides : MOR ou REM, pour : Rapid eye movements, et les enregistrements polygraphiques (EEG, EMG et EOG) ont permis de faire la liaison entre le rêve et le sommeil paradoxal. Des études ont été faites sur plusieurs individus à différents stades du sommeil. Elles ont montré que lorsqu’on réveille ces individus au cours de différentes étapes de leur sommeil, la qualité du souvenir de leur rêve est fonction du stade auquel ils sont réveillés. En effet, les sujets réveillés au cours de leur sommeil paradoxal se souviennent avec beaucoup plus de détails de leur rêve, tandis que si on les réveille au cours du sommeil lent, ils se souviennent de façon très floue ou bien ils ne conservent aucun souvenir.

Les études ont également montré que l’importance du mouvement oculaire, l’augmentation du rythme cardiaque et l’intensité du rêve sont corrélés. Ces études ont conclu que 80% des rêves se produisent pendant le sommeil paradoxal. Au cours d’une nuit de sommeil, les périodes de sommeil paradoxal s’allongent de plus en plus. Au contraire, les phases de sommeil lent profond (stades 3 et 4) se raccourcissent et disparaissent, au profit du stade 2.

L’hypnogramme permet de visualiser ces différents stades.

A la fin de chaque cycle, il existe, de façon tout à fait normale, des brefs réveils, en général moins de trois minutes, dont la personne ne se souvient pas le matin. Lorsque surviennent des réveils inopinés, le sujet doit repasser en sommeil le stade 1, puis le 2, le 3 et le 4.

Le rêve. Anciennement, on pensait que le rêve avait lieu exclusivement pendant la phase de sommeil paradoxal ou la phase de REM (Rapid Eye Movement), car lorsqu’on réveillait les sujets pendant cette phase, ils se rappelaient beaucoup plus souvent leur rêve. En fait, la probabilité d’obtenir un souvenir de rêve est de l’ordre de 80 % si le réveil a lieu pendant la phase REM et de 20% en dehors de cette phase. Bien que la phase de sommeil paradoxal soit importante, ceci remet en cause le fait que les rêves ont lieu exclusivement pendant la phase de sommeil paradoxal.

Le mouvement oculaire rapide (MOR en français, REM pour Rapid Eye Movement en anglais) est en neurologie le terme utilisé pour décrire un phénomène se produisant lors de la phase de sommeil dite sommeil paradoxal enregistrée à l’EEG et accompagnant les moments de rêve. Ce phénomène est un mouvement alternatif rapide des globes oculaires.

Les chercheurs ne savent pas exactement à quoi servent les mouvements des yeux. Certains pensent que les mouvements groupés sont en rapport directe avec le contenu du rêve et que ces mouvements accompagnent le travail de mémorisation qui s’effectue pendant le sommeil paradoxal.

Nous verrons que le mouvement des yeux et, d’une façon plus générale, les stimulations bilatérales sont utilisées dans le traitement des syndromes post-traumatiques.

Le sommeil n’est pas un état de passif mais une période d’intense d’activité différente de celle de l’éveil.

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