LA PLASTICITÉ NEURONALE

La plasticité neuronale est la capacité d’un neurone à changer de réponse à une même stimulation.

Ces changements concernent les propriétés du neurone et même les propriétés des synapses.

Aujourd’hui, nous savons que presque toutes les zones du cerveau peuvent être modelées. Moyennant un certain effort, les zones corticales dites « spécialisées » dans une fonction sensorielle (toucher, vision, audition…) ou motrice (commande des muscles…) peuvent se remplacer !

En effet, certaines personnes arrivent à fonctionner avec 90% des liaisons entre néocortex et bulbe rachidien rompues ! Exemple : en 1959, Pedro Bach-y-Rita, vieux poète et érudit catalan émigré aux États-Unis, se retrouve paralysé par un accident vasculaire cérébral (AVC). Le pronostic des spécialistes est implacable, il sera hémiplégique à vie et ses jours sont comptés. Son fils, jeune psychiatre, refuse ce pronostic. Il a l’idée de considérer son père comme un nouveau-né et de lui réapprendre tous les gestes de base.

Notons que Milton Hyland Erickson, né le 5 décembre 1901, est un psychiatre américain qui avait la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu’il rencontre. Atteint de poliomyélite à l’âge de dix-sept ans, Erickson se guérit en observant sa petite sœur marcher…

Revenons à Pedro Bach-y-Rita qui, au bout d’un an d’exercices quotidiens, jouera du piano, dansera et redonnera des cours à la faculté… Lorsqu’il meurt, six ans plus tard, d’une mort « naturelle », l’autopsie de son cerveau montre que 97% des nerfs reliant son cortex cérébral à sa colonne vertébrale ont été détruits par l’AVC. Il a donc vécu durant ses six dernières années d’existence avec 3% de connexions seulement… Les neurones correspondant à ces 3% semblent s’être formidablement développés pour remplir toutes les fonctions vitales.

Pourtant, pour notre actuelle connaissance du cerveau, cela est strictement impossible !

Paul Bach-y-Rita va alors inventer une machine incroyable : un fauteuil qui, par transformation d’images en impulsions électriques, permettra à des aveugles de voir par la peau !Trente ans plus tard, ce fauteuil s’est transformé en un appareil minuscule qui propage de légères impulsions électriques sur la langue.

Aujourd’hui, les neurologues en viennent à décrire les zones de notre cerveau comme des « processus plastiques interconnectés », susceptibles de traiter des informations d’une diversité insoupçonnée.

Sous l’influence d’émotions, d’images, de pensées ou d’actions diverses, certaines réactions peuvent se produire :

• Les neurones peuvent se développer, décupler leur taille et multiplier leurs synapses
• les réseaux de neurones peuvent s’adapter à de nouvelles missions, jusqu’à parfois remplacer un sens par un autre
• L’ensemble du cerveau peut entièrement se réorganiser

Si ces zones gardent leur spécialisation, elles ne sont pas aussi rigides et cloisonnées qu’on le pensait.

Ces découvertes bouleversent nos connaissances, questionnent nos thérapies et en suscitent de nouvelles.

Le dogme de la perte progressive de neurones avec l’âge vient d’être remis en question par la découverte d’une neurogenèse chez les adultes. Non seulement les neurones peuvent développer de nouvelles dendrites à des fins connectives, mais aussi de nouveaux neurones peuvent apparaître.

Ce qui favorise la neuro-plasticité :

• apprendre régulièrement des choses nouvelles, dans des disciplines nouvelles…
• se méfier de toutes les pollutions chimiques, des ondes qui nous traversent…
• éviter ce qui fait monter la tension, le diabète, le cholestérol ou le tabac…
• favoriser les aliments anti-oxydants comme les fruits, les légumes et les poissons, l’activité physique, le calme, le rire…